The Road, de John Hillcoat, était projeté en clà´ture du Festival international du film fantastique de Sitges. Un rendez-vous apocalyptique avec Viggo Mortensen, désormais star incontestée…
Inspiré à du roman éponyme de Cormac McCarthy, best-seller et prix Pulitzer 2007, The Road a pour qualité majeure, sa photographie impeccable (l’Espagnol Javier Aguirresarobe aux commandes). La fin des temps, une terre grise et sans soleil, tout a été dévasté, c’est un hiver sans fin. Les ravages de la folie des hommes? Le nucléaire peut-être, on ne sait pas vraiment. On ne voit qu’une terre désolée. Un ciel gris, des paysages aux arbres morts, plus d’animaux. Ou plutà´t si, les survivants sont devenus de vraies bêtes cannibales. Les hommes devenus fous tentent de survivre sur une terre qui n’offre rien d’autre que la mort, la désolation. Ils tuent, commettent les pires actes de barbarie pour manger. Parmi eux, un père (Viggo Mortensen) et son fils (Kodi Smit-McPhee). La catastrophe s’est produite il y a au moins dix ans, l’âge probable de l’enfant. La mère (Charlize Theron) a choisi de se suicider, ne pas rester dans un monde qui a perdu toute source vitale, toute lumière solaire. Il fait froid et l’image rend bien compte de cela, le froid, les cendres partout comme la neige. Les carcasses de bateaux, des maisons, des voitures. Sur la route semée de terreur qui mène au Sud et que nos héros tentent d’atteindre, dans l’espoir d’un peu de chaleur. Le père lutte sans but précis, sans doute pour donner une illusion de vie à son fils qui de toute manière n’a pas connu autre chose qu’un monde fini. On parle beaucoup du bien et du mal, on souffre avec eux. Tout le film respecte l’oeuvre de Cormac McCarthy, son chemin sans espoir o๠l’humanité retourne à ses origines barbares. Ils vont croiser des gangs, mais aussi des hommes perdus dans un univers qu’ils ne cherchent plus à sauver. Sans espoir. Au lieu de tenter de construire, on se détruit. La sauvagerie comme semblant d’humanité. Un film qui fait froid dans le dos, réussi, mais auquel on reprochera peut-être les scènes de flashback à l’eau de rose, qui n’apportent rien (excepté le plaisir de voir Charlize Theron, au jeu toujours très convaincant). Viggo Mortensen, comme a son habitude, est humain trop humain (!), un acteur qui n’a pas fini de faire parler de lui. A voir ou à revoir, pour mieux le savourer : The Indian Runner (1991), la sublime oeuvre de Sean Penn. Viggo Mortensen s’est vu attribuer le soir même, en gala de clà´ture, le Grand prix d’honneur pour l’ensemble de ses films.
The Road (La Carretera), de John Hillcoat, avec Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee, Robert Duvall, Guy Pearce, Charlize Theron.
à©à Corinne Bernard, oct.09. Photo : à© vivreabarcelone.com
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