Rabia, à  l'affiche au ciné


Un immigré d’Amérique du Sud commet un crime et se cache dans une maison o๠travaille sa fiancée, étrangère, comme lui. Un excellent film de Sebastian Cordero, avec Concha Velasco.

Rabia, comme un rat

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Un immigré sud-américain franchit les frontières de la folie et va jusqu’à  commettre l’irréparable. Fiancé à  la jeune et splendide Rosa (Martina Garcia), José Maria (Gustavo Sanchez Parra), le maçon, tue son employeur sur un chantier au cours d’une dispute. C’est un accident, mais il est trop tard. Pris de panique, il se réfugie dans la grande maison bourgeoise o๠Rosa est domestique. Mais elle-même n’en sait rien. José Maria est fait comme un rat, réduit à  se cacher sous le toit de la maison, à  voler les restes dans la cuisine quand tout le monde est parti… Le film glisse lentement vers l’indicible. La famille est portée par la fantastique Concha Velasco, une dame qui s’ennuie dans son couple étriqué et mené d’une main de fer par un mari autoritaire. Une ancienne alcoolique mondaine qui cache à  présent son addiction à  coup de vodkas-tisanes, servies discrètement par sa ravissante domestique. Et puis, Rosa entend des bruits étranges dans la maison d’habitude silencieuse… jusqu’à  ce que son fiancé recherché par la police décide de lui téléphoner (caché dans une des nombreuses chambres). Il ne lui révèle jamais sa cachette. Elle tombe enceinte… un autre événement, pas des moindres, fera basculer José Maria dans la folie et l’horreur totale jusqu’au final. à«à Fait comme un ratà à» pourrait être le sous-titre de Rabia (Rage), le nouvel opus de Sebastian Cordero, cinéaste de l’Equateur qui avait raflé la mise à  Sundance en 2004, avec Cronicas (Chroniques). Le réalisateur se plaà®t à  filmer les rats du grenier se précipitant sur les restes des plats comme le fait leur hà´te en détresse. José Maria est interprété par un acteur au jeu parfait tandis que Alex Brendemà¼hl est excellent dans le rà´le du fils maudit par son père. Un fils paumé qui, tout comme sa mère, est attaché à  la bouteille. Lui aussi commet l’irréparable. Le film tire sa force du huis-clos dans la maison et du formidable jeu des acteurs, Gustavo Sanchez Parra en tête. On regrettera certains clichés sur l’immigration sans cervelle, forcément ouvrière et violente… ou employée de maison acceptant les pires avanies sans broncher… un peu fort de café parfois. Rabia a obtenu de multiples prix aux festivals de Malaga et de Tokyo.

à©à Corinne Bernard, mai 2010.

crédits photos : Wanda Vision.

Rabia, de Sebastian Cordero, à  l’affiche en Espagne depuis le 28 mai.


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